Graine de Violence

Graine de Violence

Le podcast qui chronique les grands fêlés des l'histoire de la musique

Graine de Violence

Graine de Violence est une série de portraits d'icônes de la musique moderne, soigneusement sélectionnés pour leurs vies périlleuses, leurs œuvres singulières ou leurs folies encombrantes. En m'appuyant sur des bouquins et des discographies, j'essaie de comprendre ce qui nourrit leur musique, ce qu'elle veut nous dire. Surtout, je cherche à savoir ce qui me bouleverse dans les mélodies de ces individus parfois peu recommandables. Si vous aimez les stars déchues, les perdants magnifiques, les héros sacrifiés et les méchants romanesques qui hantent vos oreilles, Graine de Violence est pour vous.

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La Rumeur, le rap qui ne s’achète pas

« Sérieux », c’est un mot qui correspond bien au rap de La Rumeur. Ce n’est pas un groupe que l’on va écouter pour attraper la Fièvre sur la piste ou danser le Mia. Aucun single rigolo pour détendre l’atmosphère et attirer le chaland dans leur discographie. Hamé, Ekoué, Philippe et Mourad réservent leurs mots acerbes pour les combats qui les animent : le racisme institutionnel, le colonialisme, l’esclavage et leurs stigmates. Tout, dans leur démarche, est destiné à servir un message politique et subversif. On pourra juger la proposition rigide et préférer la légèreté. Mais c’est bien cela qui force le respect, cette absence de compromis, cette intégrité radicale, cette musique qui vous mord à la gorge pour ne jamais vous lâcher. La Rumeur dérange, suffisamment pour déclencher une tempête judiciaire qui va tomber sur leurs grandes gueules depuis le sommet de l’Etat. En cause, une phrase rédigée par Hamé dans un fanzine concernant des centaines de bavures policières meurtrières et impunies, dont l’auteur va devoir défendre la pertinence pendant près d’une décennie… Et triompher.

Quelques références…

Un bouquin :

- Il y a Toujours un Lendemain, de Ekoué Labitey et Hamé Bourokba

Des docs vidéos (tout est trouvable sur YouTube) :

- Tracks, débat autour des banlieues et émeutes de 2005 (avec JoeyStarr, Disiz La Peste et Ekoué)

- Je Rap donc je Suis de Philippe Roizès

Masterclass à Science-Po, animé par Ekoué, Hamé et Yérim Sar

- Le groupe hip-hop La Rumeur : 10 ans de procès, interview au théâtre du Rond-Point

Des articles :

-Le Coup Monté de La Rumeur (entretiens croisés pour l’ABCDR du Son)

-Tuer avec des Mots (entretien avec Hamé, par Pierre Tévanian pour lmsi.net)

- Quand Maurice Rajfus défendait le groupe de Rap La Rumeur (Juliette Gramaglia pour Arrêt Sur Images)

-Et puis des articles de Libé, Le Monde, Médiapart…

La discographie de La Rumeur :

Les EPs :

-Volet 1 : Le Poison d’Avril (1997)*****

-Volet 2 : Le Franc Tireur (1998)*****

- L’Entre-Volet (1999)***

-Volet 3 : Le Bavar et le Paria (1999)****

Les LPs :

- L’Ombre sur la Mesure (2002)*****

- Regain de Tension (2004)***

- Du Cœur à l’Outrage (2007)*****

-Tout Brûle Déjà (2012)**

- Comment Rester Propre (2023)****

Compilations d’inédits :

-1997-2007, Les Inédits (2007)***

- Les Inédits vol.2 (2013)***

- Les Inédits vol.3 (2015)***

Un film et une série :

- Les Derniers Parisiens, de Ekoué et Hamé (2016)

- De l’Encre, de Ekoué et Hamé (2011)

 Musiques utilisées :

- Pas de Justice Pas de Paix (Hamé, Soul G / Kool M)

L’Ombre sur la Mesure (Ekoué, Hamé, Soul G / Kool M)

Nom, Prénom, Identité (Ekoué, Philippe, Soul G)

- Les Coulisses de l’Angoisse (Ekoué, Hamé, Mourad, Philippe, Soul G / Kool M)

- Personne N’Est Moins Sourd (Ekoué, Soul G / Kool M)

Plus Que Ca à Faire (Hamé, Soul G / Kool M)

Les Ecrits Restent (Philippe, Soul G / Kool M)

Pas de Vacances (Mourad, Philippe, Soul G / Kool M)

Blessé Dans Mon Ego (Ekoué, Soul G / Kool M)

Le Coffre ne Suivra pas le Corbillard (Ekoué, Philippe, Soul G / Kool M)

Nous Sommes les Premiers sur le Rap (Ekoué, Philippe, Soul G)

Les Perdants ont une Voix (La Rumeur, Soul G / Kool M)

La Meilleure des Polices (Hamé, Demon)

Le Cuir Usé d’Une Valise (Ekoué, Hamé, Philippe, Mourad, Soul G / Kool M)

Comme de l’Uranium (Ekoué, Philippe, Hamé, Soul G)

Un Chien dans la Tête (Hamé, Soul G)

Le Rap qu’ils Veulent (Philippe, Soul G)

Interlude 2 (Soul G)

Ne Faisons pas comme si on avait 20 ans (Hamé, Ekoué, Philippe, Soul G)

Qui ça Etonne Encore (Hamé, Ekoué, Philippe, Demon)

En bonus, le fameux article de Hamé «Insécurité sous la Plume d’un Barbare » :

https://lmsi.net/Insecurite-sous-la-plume-d-un

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Nico, le mal par le mal (nouvelle version)

Réécriture du deuxième épisode de Graine de Violence "Nico, le mal par le mal"


"On connait peu la carrière solo de Nico. Et pour cause, son oeuvre ne  s'appréhende pas avec facilité. Lorsqu'en 1967 sortit son premier album  Chelsea Girl, un splendide petit classique orchestré par ses  ex-comparses du Velvet Underground, on pouvait s'attendre à un avatar  plaisant de Marianne Faithfull. Mais lorsqu'elle se mit à composer, ce  fut un tout autre son de cloche. L'ex mannequin, égérie de Frederico  Fellini, allait créer un univers sonore radical, oppressant,  anti-glamour à souhait. Des cauchemars musicaux à la fois terrifiants et  bouleversants qui illustraient, façon bande originale horrifique, une existence sordide et tragique."

Quelques références...

Des bouquins :

"Vous n'étiez pas là", biographie / hommage / fiction de Alban Lefranc

"Cible Mouvante", poèmes, chansons et d"but d'autobiographie de Nico

"Songs They Never Play On The Radio" de James Young

"What's Welsh For Zen, une autobiographie" de John Cale

"White Light White Heat, Le Velvet Underground au jour le jour" de Richie Unterburger

"Pop Yoga" de Pacôme Thiellement, chapître "The Velvet Underground & Nico, l'album blême"

Des albums :

The Velvet Underground & Nico - Velvet Underground (1967)

Chelsea Girl - Nico (1967)

The Marble Index - Nico (1968)

Desertshore - Nico (1970)

The End - Nico (1974)

Drama Of Exile - Nico (1981)

Camera Obscura - Nico (1985)

Music For A New Society - John Cale (1981)

June 1, 1974 - Kevin Ayers, Brian Eno, Nico et John Cale

Un doc :

Nico Icon de Susan Ofteringer

Retrouvez la playlist avec tous les morceaux utilisés pour l'épisode ici :

https://open.spotify.com/playlist/4DVbxUGkWShA972AoFUn0g?si=65ad281dad514597

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Scott Walker, la métamorphose du jeune premier

Coïncidence heureuse, cet épisode que je rumine depuis longtemps sort le même mois que le premier livre en français consacré à Scott Walker. Le critique musical François Gorin y raconte sa relation à l’artiste à travers la quête de ses albums, à une époque pré-internet où ceux-ci sont cachés comme des trésors chez les disquaires. L’auteur fait bien de contourner l’exercice biographique, car Scott Noel Engel, de son vrai nom, a si soigneusement dissimulé les détails de son existence qu’il ne reste pas grand-chose à raconter. Mais voilà, il est responsable d’une œuvre tellement unique en son genre qu’il est très tentant de spéculer sur l’homme qu’il a été et la vie qu’il a menée. Dès 1965, Scott est une superstar au sein d’un groupe immensément populaire, les Walker Brothers. En quittant leur Amérique originelle pour l’Angleterre, ils ont décroché le jackpot et viendront même chatouiller les Beatles sur le podium. Mais très vite, Scott Walker est mal à l’aise avec ce succès. Petit à petit, il va quitter le monde la pop pour honorer des aspérités artistiques bien plus complexes. Beaucoup plus tard, dans les années 90, il réapparaitra avec une musique incroyablement sombre, à faire passer les bûcherons du grunge alors en vogue pour des fleuristes.

 

Quelques références…

Des bouquins :

-         Scott Walker, de François Gorin

-         The Impossible Dream, d’Anthony Reynolds

-         Scott Walker, The Rhymes of Goodbye, de Lewis Williams

Des disques :

-         Take It Easy With The Walker Brothers – The Walker Brothers (1965)

-         Portrait – The Walker Brothers (1966)

-         Images – The Walker Brothers (1967)

-         Scott 1 – Scott Walker (1967)

-         Scott 2 – Scott Walker (1968)

-         Scott 3 – Scott Walker (1969)

-         Scott 4 – Scott Walker (1969)

-         ‘Til The Band Comes In - Scott Walker (1970)

-         Nite Flights – The Walker Brothers (1978)

-         Climate Of Hunter – Scott Walker (1984)

-         Tilt – Scott Walker (1995)

-         The Drift – Scott Walker (2006)

-         Bish Bosh – Scott Walker (2012)

-         Soused – Scott Walker & Sunn 0))) (2014)

Un doc :

-         30th Century Man, de Stephen Kijack (et produit par David Bowie)

Un (autre) podcast :

-         « La Voix Unique De Scott Walker, Eblouissant Rêveur Solitaire » - Very Good Trip (Michka Assayas) sur France Inter

Bonus :

-         Ma critique de Tilt, sur Albumrock.net : https://www.albumrock.net/album-scott-walker-tilt-8801.html


Merci à Michel Tuttle pour avoir monté la voix sur cet épisode ! Filez écouter l'excellent Mauvais Travail ! Il y a des chances pour que vous m'y croisiez.

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Billie Holiday, l'exploitation d'un mythe

Dans son livre If You Can’t Be Free, Be A Mystery : In Search of Billie Holiday, Farah Jasmine Griffin écrivait : « Toutes les biographies de Billie se disputent pour imposer leur version de sa vie. A chaque fois qu’une nouvelle interprétation est lancée, on se sent à la fois plus proche et plus éloigné de Holiday ». Il est vrai que la chanteuse fut l’une des plus énigmatiques icônes de l’histoire de la musique populaire. On disait d’elle qu’elle modelait ses anecdotes en fonction de ses interlocuteurs, et que son autobiographie Lady Sing The Blues, sortie en 1956, s’arrangeait avec la réalité. Et c’était de bonne guerre, puisque bien des plumes allaient plus tard dépeindre la Billie qui les arrangerait. Celle qu’on surnommait Lady Day devint, à la fin des années 30, la plus célèbre figure du jazz vocal grâce à Strange Fruit, hymne antiraciste et première « protest-song » de l’histoire. Son parcours violent et hors-normes, de la misère des rues de Baltimore à la gloire des plus prestigieux clubs newyorkais, allait fasciner le monde entier par sa force symbolique. Devenue mythe, Billie Holiday survécut à elle-même pour figurer parmi les contes et légendes du XXe siècle.

Quelques références…

Des livres :

- Lady In Satin de Julia Blackburn

- Blues et Féminisme Noir d’Angela Davis

- Lady Sings the Blues de Billie Holiday & William Dufty

- Billie Holiday de Sylvia Fol

De la musique :

- Lady Sings the Blues – Billie Holiday, UMG Recordings (1956)

- Solitude – Billie Holiday, UMG Recordings (1956)

- Lady in Satin – Billie Holiday & Ray Ellis, Columbia Records (1958)

- The Complete Decca Recordings – Billie Holiday, The Verve Music Group (1991)

- Complete Jazz Series 1935-1937 – Billie Holiday & Teddy Wilson, Body & Soul SARL (2010)

- All of Me – Billie Holiday & Lester Young, Bentville Records (2014)

Un doc :

- Billie Holiday Documentary – the BBC « Reputations » Series (2001)

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Alain Bashung, messages cryptés pour émotions censurées

Dire qu'Alain Bashung manque à la scène française tient de l'euphémisme. Au fil d’une carrière éclectique, le chanteur avait réussi à concilier tous les publics : les rockeurs purs et durs, les amoureux des beaux textes, les avant-gardistes pointilleux. Mais le plus remarquable restait sa sidérante capacité à émouvoir, à travers des textes indéchiffrables que cet énigmatique taiseux se refusait à éclaircir. Si, dans ses dernières années, Bashung apparaissait comme un sage, discret et mélancolique, ses fulgurantes prestations scéniques laissaient deviner une folie furieuse derrière la tranquillité apparente. Avec son passé turbulent, son esprit contradictoire et son penchant pour l’autodestruction, il s’avère qu’Alain Bashung était un écorché vif qui n’avait rien à envier à ses confrères anglo-saxons.

Quelques références...

Des livres :

"Bashung, Vertiges de la Vie" de Pierre Mikaïloff

"Bashung l'Imprudent" de Bruno Lesprit et Olivier Nuc

"Bashung(s), Une Vie" de Marc Besse

"Bashung" de Philippe Barbot

Des disques :

Pizza de Alain Bashung (1981)

Play Blessures de Alain Bashung (1982)

Live Tour 85 de Alain Bashung (1985)

Novice de Alain Bashung (1989)

Osez Joséphine de Alain Bashung (1991)

Chatterton de Alain Bashung (1994)

La Tournée Des Grands Espaces de Alain Bashung (1995)

Fantaisie Militaire de Alain Bashung (1998)

L'Imprudence de Alain Bashung (2002)

Un podcast :

"De L'Aube à l'Aube", série documentaire réalisée pour France Inter.