Dans son livre If You Can’t Be Free, Be A Mystery : In Search of Billie Holiday, Farah Jasmine Griffin écrivait : « Toutes les biographies de Billie se disputent pour imposer leur version de sa vie. A chaque fois qu’une nouvelle interprétation est lancée, on se sent à la fois plus proche et plus éloigné de Holiday ». Il est vrai que la chanteuse fut l’une des plus énigmatiques icônes de l’histoire de la musique populaire. On disait d’elle qu’elle modelait ses anecdotes en fonction de ses interlocuteurs, et que son autobiographie Lady Sing The Blues, sortie en 1956, s’arrangeait avec la réalité. Et c’était de bonne guerre, puisque bien des plumes allaient plus tard dépeindre la Billie qui les arrangerait. Celle qu’on surnommait Lady Day devint, à la fin des années 30, la plus célèbre figure du jazz vocal grâce à Strange Fruit, hymne antiraciste et première « protest-song » de l’histoire. Son parcours violent et hors-normes, de la misère des rues de Baltimore à la gloire des plus prestigieux clubs newyorkais, allait fasciner le monde entier par sa force symbolique. Devenue mythe, Billie Holiday survécut à elle-même pour figurer parmi les contes et légendes du XXe siècle.

Quelques références…

Des livres :

- Lady In Satin de Julia Blackburn

- Blues et Féminisme Noir d’Angela Davis

- Lady Sings the Blues de Billie Holiday & William Dufty

- Billie Holiday de Sylvia Fol

De la musique :

- Lady Sings the Blues – Billie Holiday, UMG Recordings (1956)

- Solitude – Billie Holiday, UMG Recordings (1956)

- Lady in Satin – Billie Holiday & Ray Ellis, Columbia Records (1958)

- The Complete Decca Recordings – Billie Holiday, The Verve Music Group (1991)

- Complete Jazz Series 1935-1937 – Billie Holiday & Teddy Wilson, Body & Soul SARL (2010)

- All of Me – Billie Holiday & Lester Young, Bentville Records (2014)

Un doc :

- Billie Holiday Documentary – the BBC « Reputations » Series (2001)